Management et santé: développer un équilibre de vie en entreprise – Méthodes non thérapeutiques

Comme nous l’avons vu dans l’article « Introduction à la gestion de la santé en entreprise », le développement de la santé du management est un des piliers centraux de la gestion de l’entreprise, car toute la qualité de la vision et des décisions est fortement liée à la santé des décideurs et influence le climat de travail de l’ensemble du groupe.

Le but final de cette démarche – qui ne peut être l’affaire exclusive des individus ou de l’entreprise – est de positionner le cadre de la manière la plus claire et la plus cohérente possible par rapport à sa vie professionnelle et sa vie privée, de manière à réaliser un équilibre de vie qui lui permette de s’épanouir.

Voici quelques éléments de réflexion non thérapeutiques qui semblent porteurs de résultats dans l’amélioration de la santé des collaborateurs. L’axe central consiste à redéfinir le positionnement de l’individu aux niveaux 1) de l’organisation, 2) du poste et 3) de la gestion individuelle.

1. Amélioration de la santé grâce à une réflexion organisationnelle

Il s’agit ici de contribuer à l’intégration du facteur humain dans l’entreprise, dans le but de le faire adhérer à son environnement. Ceci peut se faire à travers:

  • La transparence de la stratégie: en jouant la transparence, on invite le cadre à « tirer à la corde » en lui indiquant l’endroit où celle-ci se trouve et la place qui lui est réservée.
  • Le développement d’une culture d’entreprise unique et ajustée aux structures: la culture est le terreau qui porte le facteur humain de l’entreprise, et une culture compatible avec les collaborateurs est un facteur de bien-être. Or, à chaque structure correspond une culture. Changer la structure implique donc de faire évoluer la culture qui est en place, en donnant aux gens des moyens pour le faire. Il est important d’en être conscient, car les restructurations ou fusions engendrent une prolifération de micro-cultures, ce qui augmente le risque de développement d’un esprit de clans.
  • La tolérance vigilante: si tout individu a besoin d’un temps d’adaptation au changement durant lequel il peut faire des erreurs,  il est néanmoins important que des progrès soient perçus malgré les éventuelles difficultés et que toute inertie soit dénoncée.
2. Amélioration de la santé grâce à une réflexion sur le poste

La désorganisation et le flou sont des facteurs de stress importants. Il est donc souhaitable que l’entreprise définisse le plus clairement possible les projets et les responsabilités attribués au cadre, et que ce dernier reproduise cette démarche auprès de ses équipes.

Si les objectifs quantitatifs et techniques sont généralement fixés, les objectifs qualitatifs et humains manquent trop souvent. Le cadre manque alors de vision quant à l’impact de son rôle auprès de ses partenaires, en particulier s’il évolue dans de structures matricielles et/ou en process.  En outre, de nombreuses difficultés sont liées au réalisme des objectifs, aux moyens et outils mis à disposition.

Enfin, notons que la redéfinition d’un projet ou d’un poste peut faire appel à des compétences techniques ou comportementales nouvelles. Il est alors indispensable que l’encadrement offre une formation continue adaptée.

3. Amélioration de la santé par une réflexion sur la gestion personnelle du cadre

Au niveau personnel, l’amélioration de la santé du cadre peut se décliner en 3 étapes:

  1. Une meilleure connaissance de soi: c’est un processus que l’on aborde à travers la connaissance de ses capacités physiques, techniques (savoir-faire) et comportementales, et qui consiste à apprivoiser, progressivement, son identité et à s’ancrer dans la vie. C’est cet ancrage qui permet au cadre de tenir debout malgré les chamboulements de l’environnement; c’est ce qui limite l’impact des émotions du moment, des soucis et du poids des responsabilités, et lui permet de devenir plus autonome, créatif et intuitif.
  2. Une définition de l’équilibre de vie: les trois tranches de vie (schéma) – professionnelle, privée et sociale – qui composent cet équilibre se combinent de manière unique pour chaque cadre. L’un peut travailler 60 heures par semaine en s’épanouissant, alors qu’un autre sera déstabilisé parce que 45 heures par semaine perturbent sa vie privée ou associative.
  3. Une redéfinition du succès professionnel: il est important que le cadre sorte du schéma idéal du succès professionnel défini pour lui par un tiers, que ce soit son entreprise et/ou son environnement privé. Il doit trouver son orientation professionnelle sur la base de la connaissance qu’il a de lui-même et ce qui l’intéresse. Il est donc important d’insister sur le fait que le succès professionnel est avant tout une question personnelle. Les critères de succès varient d’une personne à l’autre et évoluent au cours d’une vie. En outre, ils devraient inclure la notion de bien-être et de santé, afin que la personne puisse un jour profiter de sa retraite!

Ces trois thèmes sont développés plus en profondeur dans l’article « Les principaux axes de développement de la santé en entreprise ».

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